Inauguration officielle de la basilique Sainte Anne du Congo à Brazzaville

La basilique Sainte-Anne du Congo est le monument historique le plus emblématique de Brazzaville, et l’un des plus grands monuments religieux d’Afrique Centrale. Symboliquement située à la charnière des quartiers africain et européen, elle a été voulue d’emblée comme un lieu dédié au souvenir des soldats blancs et noirs tombés au champ d’honneur. Elle a d’ailleurs bénéficié de la protection du général de Gaulle, ainsi que du gouverneur général Félix Eboué. Aussi l’édification de la basilique, entre 1943 et 1949, s’inscrit-elle dans l’histoire commune du Congo et de la France Libre, dont elle est devenue le sanctuaire commémoratif

1- Un lieu de rencontre fusionnelle

Née de la rencontre de trois hommes d’opinions différentes, le prêtre catholique Charles Lecomte (1912-1985), le libre penseur, Félix Eboué (1884-1944) et l’architecte protestant Roger Lelièvre, dit Erell (1907-1986), c’est en référence au sanctuaire breton de Sainte Anne d’Auray (l’un des prêtres français de Brazzaville était originaire de cette ville) que la basilique a été dédiée à Sainte-Anne, mère de la Vierge Marie. Mais Roger Erell a surtout voulu faire de ce monument la synthèse symbolique de la spiritualité chrétienne et de l’âme africaine : des arcs brisés en ogives aigües qui évoquent les fers de lance du Nord Congo, une voûte haute de 22 mètres inspirée des « cases obus » du sud du Tchad et du Cameroun, et qui suggère deux mains jointes pour la prière, une toiture constituée de près de 200 000 tuiles vernissées vertes…. L’architecture du bâtiment témoigne ainsi d’une véritable fusion identitaire, avec apport de techniques occidentales, de matériaux locaux (le grès mauve du Djoué) et de savoir-faire africains.

2- Le symbole d’une renaissance

Très gravement endommagée pendant la guerre civile, la basilique a fait dès 2000 l’objet d’un important projet de restauration. La récolte des fonds a été confiée par l’archevêché de Brazzaville au Comité Sainte-Anne, instance créée en 1946 par les Compagnons du Général de Gaulle, et la maîtrise d’œuvre à l’architecte en chef des monuments historiques français, Pierre-Antoine Gatier. Spécialiste des monuments du XX siècle, celui-ci a également pris en charge la conception complète du clocher, puisque le projet de flèche initialement conçu par Erell n’avait jamais été réalisé. L’exécution des travaux a été confiée par le Comité Sainte Anne à une entreprise italienne. L’ensemble de ces travaux s’est élevé à près de 4 600 000 euros, dont 80 000 ont été apportés par la coopération française. Ils ont essentiellement couvert le montant des travaux d’études ainsi que le transport du lot de tuiles vertes, si caractéristiques de l’édifice, depuis la France.

3- Inauguration et messe solennelle

De très nombreuses personnalités ont assisté, le vendredi 25 mars, à l’imposante cérémonie d’inauguration officielle, parmi lesquelles le président de la république lui-même, ainsi que les plus hautes autorités ecclésiastiques du Congo Brazzaville et du Congo Kinshasa. Un office religieux, concélébré par l’ensemble des prélats présents, a suivi cette cérémonie.
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Dernière modification : 31/03/2011

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